Quilles de huit : avec Adrien Clamens et ses boules en lamellé-collé, le matériel s’étoffe

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  • Adrien Clamens dans le garage transformé en atelier, à Curières.
    Adrien Clamens dans le garage transformé en atelier, à Curières. M.P.
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Margot Pougenq

Depuis quelques mois, le Curiérois de 21 ans voit les boules en lamellé-collé, qu’il avait imaginé il y a plus de deux ans et demi pour en faire un cadeau, investir les terrains après de nombreux tests. Une nouveauté dans le paysage des quilles.

Avec la reprise, les yeux aguerris ont pu remarquer qu’un nouveau type de boules avait fleuri sur les terrains de quilles. Et la robe rayée, presque hypnotisante, qu’arbore ce nouvel équipement ne manque d’attirer les regards et d’attiser la curiosité.

Il faut monter sur les hauteurs de l’Aubrac pour en connaître les secrets, à Curières plus précisément. Il y a un peu plus de deux ans et demi, Adrien Clamens a eu l’idée de se lancer dans la conception d’une boule pour offrir à son père, Christophe, qui joue sous les couleurs de Gabriac, en guise de cadeau de Noël.

"Je cherchais le défi technique"

En s’appuyant sur son savoir-faire en menuiserie et en ébénisterie, dont il a d’ailleurs fait sa profession, le Curiérois s’est tourné vers le lamellé-collé. "J’ai regardé le jeu et le matériel avec mon œil extérieur. Je cherchais le défi technique", précise Adrien Clamens, qui n’a pas été contaminé par la fièvre des quilles en tant que joueur. "Il a fabriqué cette première boule en secret, dans la chambre de sa sœur", sourit son père.

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N’ayant pas encore de tour pour finaliser son prototype, Clamens en a trouvé un chez le Gabriacois Pierre Fournier, qui fabrique lui aussi du matériel. "Mais la poignée n’était pas bonne. Il l’avait faite dans la précipitation", se souvient Christophe Clamens. C’est ainsi que père et fils, avec aussi l’appui d’autres de leurs proches, se sont lancés dans une longue série de tests, qui ont permis au jeune menuisier d’affiner sa conception.

Solidité et légèreté

"On n’en vit pas, de fabriquer du matériel. Le but est de proposer une autre gamme", souligne Christophe. Et c’est aussi pour une question de solidité et de légèreté qu’Adrien a choisi le lamellé-collé. Le matériau permet de faire une boule d’un diamètre plus grand par rapport à une boule en collé ou pleine. Ce qui peut profiter aux quilleuses et quilleurs qui ne jouent pas avec du matériel lourd, notamment de loin.

Sur les terrains, les boules d’Adrien Clamens se repèrent vite.
Sur les terrains, les boules d’Adrien Clamens se repèrent vite. M.P.

Et autre grande différence : il n’y a pas de frappe (partie de la boule renforcée à l’endroit où le joueur tape son quillou). "C’est grâce aux fibres, qui sont croisées. Partout où tu frappes, c’est en bois de bout. Le contreplaqué est fait comme ça pour la stabilité du bois", explique-t-il. Cette dernière différence a d’ailleurs fait tiquer des anciens, mais les boules d’Adrien Clamens ont déjà séduit une soixantaine de personnes.

Et les passionnés qui ont déjà investi (compter 320 euros), depuis un an, ont pu être acteurs de leur commande en participant à la conception de la poignée au millimètre près, à partir d’un des neuf modèles qu’a confectionné le menuisier, qui élabore la boule d’abord en 3D sur ordinateur pour en affiner les paramètres et l’équilibrer parfaitement. Toute une méthode validée par le comité national. Et du haut de ses 21 ans et sous le nom de Clams menuiserie, Adrien Clamens fait souffler un vent de jeunesse et de nouveauté sur l’essence du jeu.

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