Rugby – Rodez : Alexandre Stoian, le poids de la volonté

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  • Depuis son retour en pleine forme, Alexandre Stoian est une pièce importante de l’équipe ruthénoise.
    Depuis son retour en pleine forme, Alexandre Stoian est une pièce importante de l’équipe ruthénoise. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Diagnostiqué diabétique l’été dernier, le pilier ruthénois en double licence avec le CO affiche une envie décuplée à seulement 19 ans. Un réel atout au moment de se déplacer à Servian dimanche, lors du 32e de finale retour de Fédérale 3.

"Alexandre ? Ah ben, c’est sûr que depuis notre match à Sor Agout en décembre, il joue dès qu’il peut ! Entre son adresse avec ses mains, son activité et sa mobilité…" C’est peu dire qu’Alexandre Stoian, le fils de Paul déjà pilier réputé de Rodez en son temps, compte comme un élément de poids pour les Ruthénois du coach Dominique Alaux, attendus de pied ferme à Servian dimanche (15 heures) lors de la manche retour de leur 32e de finale qu’ils ont pris par le bon bout dimanche dernier à Paul-Lignon, 20-18. Pourtant, c’est avec justement une balance n’affichant "qu’un" quintal tout rond que le jeune Ruthénois à la double vie entre Castres et le piton s’avance dans une première ligne où il peut désormais jouer les trois postes !

"En juin, j’allais souvent aux toilettes et je buvais sept ou huit litres d’eau par jour", se souvient aujourd’hui le gaillard d’1,81 m. Il ne le savait pas encore, mais les premiers signes d’un diabète de type 1 allaient stopper net les promesses d’une nouvelle saison de feu, avec notamment les pépites en devenir du CO avec qui il avait joué des play-offs à rallonge au printemps. "À la reprise de la prépa, on m’a dit : Oh, mais tu as bien perdu du poids." Et après une série d’examens et une hospitalisation, le diagnostic tombe. Voilà l’explication pour la perte des 15 kg (il en a repris une dizaine aujourd’hui) en si peu de temps. Les moments d’étourdissement aussi. La prise en charge est immédiate. Et le rebond pas plus tardif.

Avec l’apprentissage en accéléré du poste de talon et ses spécificités au tonnage un poil moins prégnant, désormais une nouvelle corde à l’arc de celui qui pouvait déjà évoluer à droite ou à gauche en pilier. "Le diabète, ce n’est pas un problème, au contraire, balance celui qui a dû trouver ses nouvelles marques au quotidien comme en tant que joueur de rugby dont les aspirations de haut niveau sont restées intactes. Il faut le prendre comme une bonne chose. Il faut une bonne alimentation, une bonne hygiène de vie, pas trop de conneries, ni de sucreries, donc comme pour le monde pro !" Et de poursuivre : "Le seul problème, c’est que j’ai perdu trois mois de saison pour justement apprendre et réguler ce diabète".

Au nom du père et de la sélection roumaine

Et s’il n’a depuis pris part à aucun match avec les jeunes de Castres, il continue de s’entraîner avec eux la semaine, avant de rallier Rodez sur la fin pour jouer le dimanche avec le RR, avec qui il s’était fait mal à l’épaule dès le premier match. "Comme je n’avais pas assez de poids, sur le premier contact, je me fais mal à l’acromion." Pour un mois de pause. Qui ne freine pas plus sa volonté féroce de revenir dans le coup. "Et j’ai été très bien accompagné à Castres. Les docteurs sont avec moi toutes les semaines, les coaches et les kinés aussi. Au niveau mental, je suis alors à bloc", témoigne celui qui ne sait pour autant toujours pas de quoi sera faite avec certitude sa saison prochaine.

Pas grave, l’abnégation, celle qui le fait transiter en mode essuie-glaces entre Castres et Rodez, en plus d’études supérieures, sans permis auto, mais avec son double coéquipier Kévin Diaz, en covoiturage ou grâce à son paternel, le porte. Comme le maillot national de la Roumanie. Et même s’il n’a pas la double nationalité, les gènes de son père lui ouvrent ainsi les portes de la sélection U18, avec qui il a brillé au point d’être élu "meilleur joueur junior jouant à l’étranger", tout en évoquant la perspective d’une "sélection pour un tournoi européen en novembre avec les U20".

En attendant, autre chose lui tient à cœur : "Prendre la relève de papa." "Il a beaucoup apporté au club, enchaîne-t-il. C’est à mon tour maintenant, comme passer ces 32es pour arriver en 16es. Et si on gagne les 16es, on monte en Fédérale 2 ; c’est un gros objectif pour revenir en Fédérale 1, là où mon père a joué." Une filiation capitale dans la pratique du petit Alexandre, dès l’âge de 5 ans, à Rodez, mais aussi au quotidien : "On parle avant les matches, il me tape un peu sur la tête sur les positionnements pour me mettre plus bas que l’autre en face. Il est toujours derrière moi, il m’aide à donner le meilleur de moi-même." Soutien de poids. Poids de la volonté.

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