Guerre en Ukraine : 150 000 morts russes, cyberattaques, propos d'Emmanuel Macron "très dangereux"... les informations à retenir cette semaine

Publié le , mis à jour
Nicolas Drusian avec Reuters et AFP

Emmanuel Macron a campé sur sa position concernant l'envoi de troupes occidentales au sol en cas d'escalade du conflit en Ukraine.

Les propos d'Emmanuel Macron font réagir le Kremlin

Le Kremlin a jugé vendredi "très dangereux" les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine et accusé le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, d'alimenter une "escalade" dans le conflit.

Dans une interview à The Economist publiée jeudi, le président français réitère sa proposition controversée d'envoyer des troupes au sol en Ukraine si l'armée russe venait à "percer les lignes de front". "Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne - ce qui n'est pas le cas aujourd'hui - on devrait légitimement se poser la question", dit-il notamment.

Emmanuel Macron invite à ne pas "écarter a priori" cette option, expliquant qu'il s'agit de tirer les enseignements des premiers temps du conflit. Les pays de l'Otan avaient en effet exclu de fournir chars et avions à l'Ukraine dans la guerre qui l'oppose à la Russie depuis février 2022, avant de changer d'avis.

"C'est une déclaration très importante et très dangereuse", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse. "La France, a-t-il poursuivi, à travers son chef d'Etat, ne cesse de parler de la possibilité de son implication directe, sur le terrain, dans le conflit en Ukraine."

Au moins 150 000 morts du côté russe ?

Lors d'un entretien dans le journal russe indépendant Novaya Gazeta, le ministre des Affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, a communiqué que l'armée russe compterait 150 000 morts depuis le début de la guerre en Ukraine. "L'échec militaire de la Russie est déjà là. Nous estimons à 500 000 les pertes militaires russes dont 150 000 morts. Tout cela pourquoi ? Cela tient en deux mots : pour rien".

Ces chiffres sont des estimations. Celles communiquées par l'Ukraine en février 2024 faisaient état de 180 000 morts dans les rangs russes. La Grande-Bretagne communiquait le chiffre de 450 000 morts ou blessés chez l'armée russe, en avril 2024.

Nouvel envoi massif d'armes de la part du Royaume-Uni

En visite jeudi à Kyiv, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 millions de livres sterling (près de 590 millions d'euros) pour fournir munitions et armements à l'Ukraine. Il a précisé que Londres réunirait en juin ses partenaires internationaux pour collecter davantage de fonds au profit de l'Ukraine.

Le Fonds international pour l'Ukraine, créé en 2022, regroupe le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Lituanie, l'Islande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Face aux attaques de drones russes, le Royaume-Uni insiste sur la nécessité de fournir à l'armée ukrainienne des bombes à guidage de précision, des modules de défense anti-aérienne et des missiles.

David Cameron a estimé que les armes ainsi fournies par le Royaume-Uni pourraient servir "à frapper en Russie puisque la Russie frappe en Ukraine". Dmitry Peskov a dénoncé "une escalade directe", déplorant des propos inquiétants qui pourraient mettre en péril l'architecture sécuritaire européenne.

Vague de cyberattaques russes en Europe ?

La diplomatie américaine a condamné vendredi 3 mai 2024 une récente campagne de cyberattaques en Europe et en a attribué la responsabilité à la Russie, ainsi que l'ont déjà fait les gouvernements allemand et tchèque. "Les Etats-Unis condamnent fermement les cyberactivités malveillantes menées par les services de renseignement militaires de la Russie (GRU) (...) contre l'Allemagne, la République tchèque, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la Suède", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

L'attaque a été menée, dit Washington, par le groupe connu sous le nom d'APT28, "un acteur dangereux bien connu, avec un lourd passé de pratiques malveillantes, néfastes, déstabilisantes et perturbatrices". Le département d'Etat rappelle notamment avoir décidé de sanctions contre certains "acteurs" en raisons des activités du groupe lors de l'élection présidentielle américaine de 2016 ou visant l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Dans le dossier des cyberattaques en Europe, les autorités américaines ont coopéré avec l'Allemagne pour bloquer des routeurs utilisés par les attaquants, signale encore le communiqué.  Les gouvernements allemand et tchèque ont accusé vendredi ce groupe de hackeurs russes contrôlé par Moscou d'une récente campagne de cyberattaques dans leurs pays, "un comportement malveillant" auquel l'UE a promis une réponse ferme.

Un quartier général ukrainien frappé

La Russie a déclaré mercredi 1er mai 2024 avoir frappé le quartier général du groupement Sud des forces ukrainiennes, situé à Odessa, où l'Ukraine a fait état d'une attaque de missile ayant fait trois morts. "Le quartier général du commandement opérationnel du groupement Sud des forces armées de l'Ukraine a été frappé par des forces opérationnelles et tactiques de l'aviation, des missiles et de l'artillerie", a déclaré le ministère russe de la Défense, sans plus de détails.

Les autorités judiciaires ukrainiennes ont déclaré que des immeubles résidentiels et une infrastructure civile avaient été endommagés par un bombardement au cours de la nuit à Odessa, port de la mer Noire. Le commandement militaire Sud a pour sa part déclaré que des bâtiments administratifs et résidentiels et des institutions médicales et éducatives avaient été touchés. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier les affirmations russes et ukrainiennes.

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