Mobilisation étudiante pro-Gaza : blocages, fermetures, le mouvement s’étend à l’étranger et en France, le gouvernement appelle les universités au maintien de l’ordre

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Centre Presse Aveyron

Les mobilisations pro-palestiniennes s’intensifient dans différentes universités de France et du monde. Le mouvement fait tache d’huile en France, touche la Suisse et le Canada et se poursuit aux États-Unis.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a adressé, jeudi 2 mai 2024, des recommandations aux présidents des universités, lors d’une visioconférence, en leur demandant de "faire usage de toute l’étendue des pouvoirs qui leur sont conférés", au moment où les perturbations et manifestations de soutien aux Palestiniens essaiment à travers le pays.

Une "interdiction temporaire de campus" possible

Selon les propos de la ministre, rapportés par BFMTV, la priorité du gouvernement est le maintien de l’ordre, quitte à décréter, si besoin, une "interdiction temporaire de campus". Les sanctions prises contre certains étudiants seront désormais systématiquement remontées aux autorités. Sylvie Retailleau appelle, par ailleurs, à garantir "la possibilité d’expression de la pluralité des opinions des étudiants". Et à "ne pas céder à la revendication de prises de position institutionnelles des universités".

L’administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères, a d’ailleurs annoncé, jeudi, son refus de créer "un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer [les] relations [de l’école] avec les universités israéliennes". Alors que plusieurs étudiants contestataires demandent l’arrêt de ces partenariats. Pour tenter de faire retomber les tensions, la prestigieuse école parisienne a organisé, jeudi matin, un temps d’échanges sur le Proche-Orient. "Ç’a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d’émotion et donc j’aspire maintenant à ce que chacun retrouve le calme", a déclaré ensuite Jean Bassères.

De Paris aux régions

Sera-t-il entendu ? Depuis le blocus de Sciences Po Paris, la semaine dernière, le mouvement s’est étendu à ses antennes régionales et à d’autres universités françaises, de Lille à Saint-Étienne. À Paris, après la Sorbonne, lundi, des actions de blocages ont été organisées jeudi sur le campus Jourdan de l’École normale supérieure (ENS). Une centaine d’étudiants occupaient au même moment l’entrée de l’université de Lausanne, en Suisse.

Le mouvement touche aussi le Canada, mais son épicentre reste les États-Unis, où plusieurs universités ont été le théâtre de manifestations exigeant la fin de la guerre dans la bande de Gaza. Sur le campus de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), des centaines de policiers sont intervenus jeudi matin pour mettre fin à un nouveau rassemblement pro-palestinien et procéder à des arrestations. De fortes explosions ont été entendues sur le campus de la prestigieuse université et certains manifestants ont tenté de bloquer l’avancée des agents de police.

Mercredi, UCLA avait annulé tous ses cours pour la journée après que de violents affrontements ont opposé des manifestants à des contre-manifestants masqués. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi la répression des manifestations pro-palestiniennes sur les campus américains, parlant de "cruauté" à l’égard des protestataires. "Nous ne sommes pas un pays autoritaire où l’on fait taire le peuple et on réprime la dissidence", a rétorqué Joe Biden qui a appelé, jeudi, au respect de la liberté d’expression, mais aussi de l’ordre public.

En réponse à la question d’un journaliste, le président démocrate, candidat à sa réélection en novembre, a assuré que la mobilisation dans les campus en faveur de la population de Gaza ne l’avait pas incité à réexaminer sa politique au Proche-Orient. C’est dans ce climat hostile que le président américain doit prononcer un discours de remise des diplômes, le 19 mai, au Morehouse College, en Géorgie.

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